« La crise du multilatéralisme n’a pas commencé avec l’élection de Donald Trump ». Une crise au long cours : c’est ce que rappelait, en novembre 2020, Josep Borrell, Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Alors que les grands électeurs américains ont officiellement élu Joe Biden, le 14 décembre 2020, cette précision est importante : un homme - aussi influent soit-il - ne constitue pas la seule cause de la crise, complexe, et son départ de la Maison blanche ne peut suffire à la résoudre.
Les dissensions internationales sur les questions commerciales, écologiques, politico-militaires vont croissant depuis plusieurs décennies, alors que les inégalités ont largement miné la mondialisation et que la pandémie a affaibli la coopération internationale. La méthode multilatérale peut-elle toujours permettre de construire une réponse commune appropriée aux défis immenses auxquels nous faisons face ?
Hubert Védrine défendait le multilatéralisme comme « la définition de la règle du jeu par la négociation entre les parties ». Les institutions internationales, garantes et conditions de cette diplomatie fondée sur la souveraineté de chaque Etat et pas seulement l’intérêt des grandes puissances, apparaissent pourtant désarmées face au retour du minilatéralisme sous toutes ses formes. Entre décisions unilatérales, sanctions extraterritoriales voire irrespect frontal du droit international y compris de la part de certains membres du Conseil de sécurité de l’ONU, l’ordre mondial a été lourdement malmené. L’échec de la réforme du Conseil de Sécurité, instance maîtresse de l’ONU, illustre la paralysie d’organes presque inchangés depuis leur création il y a 75 ans : Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, le soulignait le 7 décembre 2020, en réclamant - à nouveau - une réforme de ce Conseil. Le G7 et le G20, espaces informels rassemblant les principales économies, développées ou émergentes, historiquement plus agiles et réactives, n’ont pas non plus réagi à la pandémie comme ils avaient su le faire face à la crise financière de 2008 et ses conséquences économiques et sociales. La légitimité générale des organisations internationales est remise en cause alors que l’ordre international est très attendu pour protéger les libertés fondamentales qui reculent partout, pour rééquilibrer les termes de la mondialisation, pour faire face à la pandémie qui fait rage et pour accélérer la mise en oeuvre des mécanismes internationaux supposés protéger le climat et la biodiversité.
Alors que l’urgence croît chaque jour, la méthode multilatérale est essentielle pour répondre aux enjeux globaux. Fondée sur le droit plutôt que sur les rapports de force, elle est favorable à une coopération plus durable et plus fructueuse. Il est donc essentiel de bien comprendre tous les facteurs de cette crise protéiforme, pour revitaliser le multilatéralisme, comme cela a été demandé au Secrétaire général de l’ONU lors de sa dernière Assemblée générale. Il s’agit de poser les fondements d’un nouveau consensus comme le disait le président de la République, Emmanuel Macron, en ouverture du Forum de Paris sur la Paix. Tel est l’objet de cette carte que nous vous proposons qui revient sur les causes de cette crise majeure.
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